mercredi

IRL



c'est en lisant un passage d'Henry Miller et en révisant mon contrôle d'histoire que je me suis rendue compte que la réalité (passée comme présente, celle future n'étant pas encore réelle) ne m'intéréssait pas du tout et qu'il fallait que je fasse avec, en toute connaissance de cause, que je ne me force pas à m'y intérésser puisque dorénavant ma personnalité se pare d'une nouvelle caractéristique. A présent, je le sais et les autres le sauront, la réalité ne m'intéresse pas.
Dans la vie, la réalité -ou plutôt l'actualité- prend la forme de journaux télévisés, de presse gratuite, d'émissions radio, de débats improvisés, d'opinions recueillies au détour d'une heure de trou, de cours d'histoire et à chaque fois, à l'intérieur de mon corps l'indifférence règne, à l'extérieur c'est le silence, préférant et choisissant le silence au lieu du baratin, je ne parle que de ce que je connais, je peux parler d'un livre ou d'un CD acheté dernièrement, de ces choses atemporelles qui possèdent leur propre réalité ou plutôt qui n'en possèdent pas et qui font qu'elles m'attirent et me plaisent tant.

Je n'allume plus la télé que pour regarder des films, mais les informations actuelles arrivent toujours à passer à travers les portes que je place entre elles et moi et malgré mes quelques efforts je me retrouve à connaître plus ou moins en détails l'affaire de l'Arche de Zoé ou plus récemment, celle de la Société Générale, qui par leur ridicule et (j'ai failli dire banalité) leur hyperréalité me dépriment au plus haut point.
Aucune littérature, aucun art, aucune poésie, aucun talent ne se cache derrière ces contes, ces fables modernes qui n'ont rien avoir avec ma vie, ne m'inspirent rien, ne provoquent rien en moi sinon un léger égarement, un regard fixant le vide quelques secondes et qui finit par reprendre conscience du bol de flocons d'avoine au chocolat noir placé devant lui.

Voici la vie dehors, voici la mienne, placées l'une à côté de l'autre elles se font contrastes, ne se répondent pas, n'ont rien à se dire et le malaise règne.

5 commentaires:

gabriel a dit…

n'écoutez pas cette fille
juste après m'avoir vu irl, elle m'avait dit : la réalité est vraiment excitante, rien ne la vaut.
mais il fait froid, et P.A.R.I.S est moche

Murielle Joudet a dit…

oui bon, tu vois ce que je veux dire, il y a Ma réalité, et il y a celle du monde, les faits divers, les choses superflues qu'on apprend. mais c'est vrai, rien ne vaut la 3D, regarde la différence entre Aladdin et Toy Story. lol

gabriel a dit…

"tout ce qui était directement vécu s'est éloigné dans une représentation".
c'est une phrase de debord qui ouvre "la société du spectacle".
tu n'as plus qu'a rechercher le réel, celui qui est effectivement à l'intérieur de toi, et qui n'a pas encore fuit, qui n'a pas pu fuir.
je t'embrasse en 3D

Juliette a dit…

Murielle, t'es juste trop mignonne.

Murielle Joudet a dit…

LOOOL JULIETTE