mercredi

des comptes à rebours I

il s'agira de parler de mon nouvel an dans le désordre, de la façon qui me conviendra.
Ici le trajet du retour et le lendemain de fête.


Je suis à côté de Rodolphe, beaucoup trop fatiguée pour discuter, je préfère me taire plutôt que de dire de la merde. j'étale mes pieds sur le cuir bleu du siège d'en face. mon jean noir est un peu sale, les boucles des lacets de mes Vans sont grandes, presques comiques.J'hésite à dormir sur son épaule et puis je me dis qu'il ne faut pas être si prévisible. Il me fait la bise et descend à République, j'essaye vraiment de ne pas m'endormir, je suis tellement fatiguée que j'ai presque envie de pleurer. Je monte et descend des escaliers, me demande pourquoi il faut en descendre pour en monter deux mètres plus loin et ça me révolte. Il n'y a personne pour m'aider, je marche tel un zombie lucide.
Mon sac à dos est vide, il n'y a plus les bouteilles de vin ni les livres pour Camille.
Dans le métro je fixe le visage d'une fille qui se trouve loin en face de moi, assez loin pour ne pas qu'elle sente quelqu'un la regarder, elle est sereine, la tête contre la vitre, et ses cheveux ont des boucles, elle revient elle aussi d'une fête, contrairement aux familles tout autour de nous. Les fêtards d'un soir cottoient les lève-tôt.
J'attend le train pendant 10 minutes, je pense à ce que je ferais une fois chez moi, je cherche des raccourcis pour me mettre au lit le plus vite possible, je cherche ce qui me parait essentiel à faire, ce que je devrais ranger pour ne pas que ma mère grogne en me voyant dormir.

Il est 11h du matin.
Le trajet était interminable et une fois devant ma résidence j'ai du mal à réaliser que je suis enfin chez moi, que je vais dormir, que rien de grave ne m'est arrivé, que je m'en sors indemne. Ma mère dort, la radio s'est enclenchée, elle a dû mettre le réveil. Myriam dort dans le lit d'Emile, ça me laisse la chambre pour moi toute seule, je me déshabille entièrement, enfile un bas de pyjama, un t-shirt et un sweat à capuche. Je me sens en forme pour faire des choses.
Je vais sur internet, mange un velouté Fruix à l'abricot, range mes affaires, me lave le visage et les mains et je ne m'endors pas subitement, je pense à des choses, finit par me mettre sur le ventre pour m'endormir progressivement.

A 18h presque pile je me réveille, il fait nuit et ma mère me crie un peu dessus. Emile et mon père sont revenus du Liban, j'essaye de distinguer leurs voix et puis je me lève. Mon père et sur son ordinateur, il se lève pour me prendre dans ses bras, je reste ferme et droite comme toujours, on parle un peu et j'ai faim. Ma mère n'a toujours pas fait les courses, je suis complètement désespérée. Je mange des biscottes et des trucs sans goût qui ne me font pas plaisir. Je ne crois pas avoir allumé la radio, j'ai plutôt pensé à des trucs, à ma journée d'hier. C'était une journée gigantesque, remplie d'action qui, quand j'y repense, m'otent toute volonté d'écrire tellement il y a de choses à répertorier. Je dois penser à une solution, à une forme libre d'écriture qui me permettrait de m'épancher de façon à ce que cela devienne agréable. je ne dois pas voir ça comme un devoir mais je refuse de ne rien écrire sur cette journée.

Nous sommes le 2 janvier, à présent je remarque que le 31 se fond dans le 1er janvier qui se fond lui-même dans le 2 janvier. Ces 3 journées ne forment qu'un même bloc, envelopper dans cette même ambiance bizarre, à cheval entre deux mondes aux frontières ténues. Je dois digérer ce flot de vie, cette fête, ces rencontres, faire le point sur mon comportement avec les autres, voir ce qui n'allait pas, j'en ai pour un paquet de temps et je ne peux vraiment pas me résoudre à contourner cette étape. Personne n'en a envie mais une fois de plus nous acceptons la cadence du temps. personnellement je m'habituerai à écrire 2008 sur les copies doubles des contrôle avec quelques difficultés au départ. je met toute ma bonne volonté à essayer de faire une place à 2008, comme à un voisin de chambre un peu trop encombrant. je tente aussi de réduire l'importance et la signification de ce passage à une nouvelle année car désormais, je peux le dire, j'ai décidé que la nostalgie me fatiguait.

1 commentaire:

x a dit…

Salut, c'est Iris, j'ai trouvé ton blog. Avec Charlotte on est parties précipitamment sans dire au revoir à personne et ensuite on a regretté de pas t'avoir proposé de venir avec nous. Désolée. J'espère que tu t'es moins ennuyée ensuite. Bonne année 2008.